Le brunissement des conifères : comment y remédier ?
La mode des haies de conifères semble avoir perdu du terrain, ce qui n’empêche pas qu’il en existe de très nombreuses, d’un certain âge. Qu’il s’agisse de Thuya,de cyprès (Cupressus) ou de faux-cyprès chamaecyparis il est fréquent que ces conifères subissent des attaques parasitaires qui ne sont pas sans lien avec des conditions de culture dégradées.
Les principales attaques subies par les conifères
Se manifestent par une forme de brunissement plus ou moins roux ou rougeâtre, mais les causes peuvent être différentes :
- brunissement fongique des ramilles : ce sont des champignons qui en sont à l’origine. Généralement, ils s’immiscent dans l’arbuste par une blessure due soit à une attaque de ravageur, soit à un stress de culture (manque ou excès d’eau, carence nutritive, taille inadaptée ou hors saison). Parmi les autres maladies cryptogamiques, plus rares mais plus sévères dans un environnement trop humide, citons le chancre cortical du cyprès (Seiridium cardinale) et la maladie des taches foliaires du thuya (Didymascella thujina).
- bupreste du thuya il s’agit d’insectes xylophages vert métallique passant par le stade de larves blanchâtres qui entrainent le dessèchement du feuillage en creusant des galeries qui vont perturber la circulation de la sève.
- cochenilles à carapace ou à bouclier : elles colonisent les conifères, sucent leur sève et font dépérir les jeunes pousses.
- Acariens rouges : ils vont se nourrir de la sève de l’arbuste ce qui va entrainer une décoloration des ramilles, puis leur dessèchement.
- phytophthora : pourriture brune du collet et des racines qui rend le conifère roux.
- pucerons : les colonies de gros pucerons bruns sur l’écorce peut finir par faire brunir le feuillage, notamment dans les régions à hiver clément.
Comment prévenir le brunissement des conifères
Pour éviter les différents stress qui peuvent favoriser ces attaques subies par les conifères, il conviendra, en termes de prévention, d’observer des conditions de culture adaptées à ces arbustes que l’on pense trop souvent faciles à faire pousser.
- pour éviter le stress hydrique, installez un système d’arrosage au pied des conifères et paillez,
- respectez le calendrier de taille des haies conifères, à savoir mars-avril, voire août-septembre, par temps sec, en utilisant du matériel désinfecté et affûté pour une coupe nette,
- faites un apport de compost ou fumier décomposé en automne, tous les 3 ans, pour les nourrir,
- préférez une haie variée constituée de différentes espèces de feuillus et de résineux plutôt qu’une haie mono-espèce de conifères propice aux épiphyties,
- anticipez le développement futur des arbustes et espacez-les de 1m,
Quelle lutte biologique pour stopper le brunissement des conifères ?
Pour éradiquer les champignons, il conviendra de supprimer les parties brunies porteuses des agents pathogènes, en les mettant dans le compost s’il chauffe suffisamment pour les anéantir. La pulvérisation de bouillie bordelaise est intéressante surtout de façon préventive : attention à ne pas en abuser pour ne pas diffuser trop de cuivre dans le sol, ce qui peut être toxique pour les vers et la faune auxiliaire.
Contre les insectes xylophages, il est difficile d’agir de façon curative. Seuls les prédateurs naturels des larves vous aideront à limiter les dégâts (oiseaux, abeilles, guêpes, fourmis…).
Les acariens, cochenilles et pucerons se font manger par les auxiliaires naturels mais ils sont généralement insuffisants. Vous devrez commencer par couper les pousses infestées puis entreprendre une lutte biologique en lâchant des acariens prédateurs, des chrysopes, des punaises prédatrices, des coccinelles et en évitant l’utilisation systématique du pyrèthre qui nuit également aux prédateurs naturels de ces acariens et insectes. Pour en savoir plus et bien apprendre à soigner les végétaux d’ornement ainsi que les légumes et les fruitiers par toutes sortes de méthodes alternatives naturelles, curatives et préventives,